La coupure

Aimer sans être aimée en retour être aimée mal sans amour quelle différence le corps aigri terne à force que les mains se referment une grisaille précoce comme un été froid et bête la confiance en broussaille ayant tout donné à des mains têtues comme l’hiver fermées comme des murs où l’on se brise j’ai…

Tibetan-Monk-of-Swayambhunath-by-Zolashine

Semblable à la Terre

Marcher un désert devant l’autre épuiser la quête que l’écho se taise enfin que les représentations brisées de nos manques retentissent en un orage terrible et soudain se refermant au creux de la montagne sourde désarticulons la grimace civile redonnons-lui un visage humain aussi sauvage que possible

Girl, Arthi Venkat

Le grand trépas

Morte le teint gris l’œil livide mais encore debout Faire ses adieux à l’orage à ce qui danse et tourne aux amis éternels à la nuit, au brouillard, au trouble Laisser sa peau de chagrin derrière soi tout ce qui pèse et dure refaire le monde une première fois Célébrer la fin s’ouvrir comme on…

The-Long-Distance-Lovers

Jeunesse apocalypse

Nos îles une dernière fois embrasées chair vacillante sur contours rigides nos secrets sur la grève ta jeunesse apocalypse J’ai semé du soleil sur tes joues je n’en demandais pas tant

orgasm-or-crime-shiver-rayfresh

Torrent

C’est un torrent où je me brûle les sens qui m’appelle à lui sans cesse une limite trop souvent franchie arrachant à la source de l’innocence celle qui me survit

immolation-IV-by-judy_chicago

Incandescente

Un mot qui t’appartenait si bien me revient parfois retraçant l’infinitude de nos je t’aime Ancrée à ton cou comme un astéroïde déployée incandescente je m’immole revêtue de nos souvenirs épars

Affected-or-Infected

Funeste

Un temps je me perds un silence je m’enfouis je m’égare je me terre violence Fragilité sans repos apathie de mes mots je me crie je tempête instance Désolation en mes chairs fossilisation errance je péris à outrance hurlante Qu’on étende des fleurs sur ma naissance pour ce qu’il m’en reste j’honorerai ma sentence mes…

The-Mannequin-Series-Jerome-Abramovitch

Intervalle

Rousse valse tiédeur dansante d’un songe contre mon sein amour au sourire virtuose nos heures froissantes où flambent l’automne et ses douceurs pluvieuses Creuse ma blancheur tendre équateur aux mille ombres que je te reconnaisse enfin toi qui peuples mes visages Comble en moi le vertige de la terre essouffle ma joie qu’elle se berce…

Drowning

Passages

Tomber comme un poids dans les bras d’une mère porter en soi une blessure à couper l’amour en deux se refaire autre part immuable libérée de la surface des choses