L’enfant
Flancs ouverts la douleur me lèche en un déploiement d’oiseaux tout entière je me blesse pour que tu restes au monde
Flancs ouverts la douleur me lèche en un déploiement d’oiseaux tout entière je me blesse pour que tu restes au monde
L’enfant prend fuite méridien planté dans l’hiver nos abîmes recouverts ta brûlure sur mon front je ne sais plus très bien nous y voilà à l’heure où rien ne règne dix fois plus grands
En mes douceurs insoupçonnées ma saison morte entrouverte j’accueille des passants, des nomades doux parfumeurs désenchantés je ne suis entre tous qu’une escale une vieille gare abandonnée Je suis l’étoile la plus fade celle qui survit les doigts sans bagues le vague à l’âme, l’amour vague je cueille la nuit des bouts d’été le coeur…
Doux pays du bout des songes ma belle saison qui vole la mer tête première je te plonge dans mes silences d’ambre clair Devenir plus que je ne suis îlot tranquille, flotteur transit trouver en cette terre mon souffle chercheur d’étoiles que la nuit souffre Tracer sur la grève familière de mes éclaboussures d’amour tout…
Le mot se fracassa contre mon crâne trouva chemin dans l’oreille et se réfugia près du cœur pour le serrer comme un mauvais souvenir peur peur de regarder la mort qu’elle m’aspire qu’elle m’entoure qu’elle me fige peur peur de ta mort qu’elle m’enlève à toi et m’asphyxie Mon existence chargée sur mon dos je…
Dans la lumière des oiseaux accrochés au ciel comme des mobiles le creux de ma main serré sur ta vie si fragile je chante des mots les seuls que je connaisse j’écris sur ta peau mes dernières caresses Ton cœur s’apaise c’est l’hiver, mon amour je ne souffle plus sur tes braises tu ne souffles…
Je suis ballerine sous ta coupe nocturne mes orages tournoient à tout prendre de nous à nous rompre suspendue au larmoiement des choses vaincue je dépose sur la pointe des gestes mes épitaphes lunaires pour mieux te voir me regarder comme ton indécence me repose
La vanille de sa voix sur ma joie immobile à l’étroit dans mon reflet stérile je ne suis belle pour personne les siècles engouffrent mon ventre froid je remets mes émois à l’automne et à l’aube qui me boit
Ai-je oublié de vivre si longtemps que j’en suis morte suspendue entre deux inspirations machinales au point zéro des océans parmi tant de créatures abyssales tentant d’échapper à la douleur des autres
Apprivoiser la mort assoupie contre mon cœur chavirer son visage de feu repeindre avec de grands gestes exagérés le ciment de ma douleur contre mon cœur pressé Elle me renverse à son tour imparable à l’ombre des jours s’immisçant au plus pur de mes drames soulevant l’infinie peur du vide que j’incarne Son jeu me…