J’ai besoin qu’on m’explique. Qu’on me rassure. Qu’on me fasse un dessin avec des crayons de feutre pour m’illustrer ce qu’est la justice. Ce qu’elle doit être et ce qu’on attend d’elle, en tant qu’individus et en tant que société.
Car ça ne va pas. Ça ne va pas du tout.
Au Québec, en octobre 2010, un fou furieux misogyne a tué sa fille de 13 ans en la « giflant » parce qu’elle n’avait pas nettoyé la cuisine à son goût, et un juge du palais de justice de Longueuil vient de condamner gentiment l’assassin à 60 jours de colonie de vacances (la prison les lundis et les mardis seulement, entre une partie de bridge et un cours de danse sociale) plus deux ans de probation.
Et celui qui aura la brillante idée de lui enfoncer une douzaine de fourchettes à BBQ dans le fond de la gorge, gageons qu’il écopera de 15 ans de prison. Minimum.
Je suis FURAX.
Pendant ce temps, plutôt que de protester bruyamment et d’exiger que justice soit rendue pour cette adolescente victime des assauts d’un père violent; plutôt que de faire savoir à ce juge sénile et au système de justice que NOUS N’ACCEPTERONS PAS des peines aussi clémentes dans des cas d’infanticides; plutôt que d’unir nos voix pour bâtir un monde meilleur, le Québec a les yeux rivés sur les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Au final, tout le monde est complice de la mort de Nouténé Sidimé.
Horrifiée …
Absolument *tout* est horrifiant dans cette histoire : les mauvais traitements infligés par le père, la sentence du juge et la réponse de la population. Mais c’est bel et bien dans ce monde que nous vivons.
Qu’est-ce que la violence ? De l’effroi à l’indifférence…
Merci, merci pour ton texte.
De l’effroi à l’indifférence… comme c’est vrai. Et comme ça fait mal.
Merci pour ton humanité!