Cela vous arrive-t-il d’être témoin d’un événement banal en apparence, mais pourtant absurde et incompréhensible à votre jugement? Nous vivons dans un drôle de monde, alors si vous êtes un tant soit peu éveillé, certains comportements ou manières de penser doivent nécessairement vous abasourdir.
J’ai une histoire à vous raconter, de celles qui sont dépourvues d’originalité.
La semaine dernière, une maman enlaçait son garçon de 19 ans avec émotion, fière qu’il vienne de contracter son premier prêt automobile. « T’es vraiment un homme maintenant! », s’excitait-elle en l’embrassant sur la joue. Rien d’anormal en apparence, vous êtes d’accord? Et pourtant…
En sommes-nous vraiment là socialement, à lier intimement le pas vers la vie adulte à notre capacité à nous endetter? S’endetter fait-il de nous des hommes et des femmes à part entière, ou plutôt des esclaves modernes, enchaînés à l’argent et victimes du coût de la vie qui ne cesse d’augmenter?
D’où vient cette fierté ressentie au moment où son enfant décide de vivre lui aussi au-dessus de ses moyens? En quoi s’endetter et donc être à la merci des institutions financières est-il un heureux événement?
Oui, tu seras un homme mon fils. Mais tu ne gagneras qu’une chose en t’endettant : le privilège de payer des intérêts faramineux aux banques pour la majeure partie de ton existence.
Assez parlé; célébrons, maintenant.