En mai dernier, les femmes, les mordus de cinéma et l’équipe du célèbre film Thelma and Louise célébraient les 25 ans de sortie du long-métrage écrit par Callie Khouri (Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood, Wanderlust, Mad Money) et réalisé par Ridley Scott (Alien, Blade Runner, Gladiator, Hannibal, G.I. Jane). Depuis, Geena Davis et Susan Sarandon ont donné un nombre incalculable d’entrevues, où elles affirment entre autre qu’un tel film ne serait pas le bienvenu sur nos écrans en 2016, qu’Hollywood n’accorde toujours aux femmes qu’une maigre part de premiers rôles et que l’influence du paternalisme n’a pas diminué.
On ne peut certes démentir ces constats peu reluisants. L’industrie cinématographique est encore dominée par les hommes, comme n’importe quelle industrie hautement lucrative. Mais est-ce une raison pour s’indigner?
Avant de me lancer aux crocodiles, laissez-moi m’expliquer.
Le féminisme est une fichue belle idéologie. Elle a permis aux femmes des pays dits « civilisés » de s’épanouir sur tous les plans, autant personnellement que financièrement. Mais voilà. Je me demande ce que nous avons fait concrètement ces 25 dernières années qui nous autorise à blâmer le paternalisme et la préséance masculine? Car avant de pointer du doigt une institution ou la mentalité dominante, il faudrait d’abord se regarder soi-même.
S’asseoir tranquillement en attendant que des groupes de femmes gagnent du terrain en matière d’équité et de justice (ou pire, espérer que les hommes nous cèdent leur place!), c’est remettre son pouvoir entre les mains d’autrui et croire, à tort, que les progrès sociaux tomberont du ciel.
Oui, le féminisme est une fichue belle idéologie. Mais elle doit partir de soi! Tu désires toucher un salaire plus élevé? Négocie-le! Tu souhaites avoir un amoureux attentionné, un bon partenaire de vie qui te fait sentir comme son égal? Trouve-le! Tu espères jouir de plus de liberté de parole? Exprime-toi! Tu aimerais que l’on t’accorde davantage de crédibilité dans ton travail? Gagne la confiance de tes pairs!
Prendre le taureau par les cornes
Une autre actrice américaine bien connue, Reese Witherspoon, s’est montrée insatisfaite de la situation des femmes à Hollywood. L’on aurait pu calquer son discours sur celui de ses consœurs Davis et Sarandon. Elle n’apportait rien de nouveau à ce débat féministe vieux comme le monde.
Pour Witherspoon, les choses ont commencé à prendre une différente tournure le jour où son mari lui a dit : « Mon cœur, si tu n’es pas heureuse de la réalité actuelle, te lamenter n’y changera rien. Que fais-tu pour provoquer des changements? Si tu veux que les choses évoluent, prends le taureau par les cornes! »
Suivant les judicieux conseils de son chéri, Witherspoon a donc démarré en 2012, avec sa complice Bruna Papandrea, sa propre maison de production, Pacific Standard. Leur mission? Créer davantage d’opportunités pour les femmes dans le milieu du cinéma, tant devant que derrière la caméra. Et avec des succès tels que Wild (2014) et Gone Girl (2014), Witherspoon a de quoi sourire.
Si rien n’a évolué en 25 ans, qu’avez-vous donc fait pour prendre votre place et participer à changer votre monde?